Votre praticien a depuis peu à sa disposition des sondes utilisant des quartz vibrant à haute fréquence. L'intérêt résulte du fait que leur pouvoir de résolution, leur précision en somme, est plus grand. Elles permettent de voir plus de détails. Un peu comme une loupe, elles ne voient que ce qui est tout près. Quand elles sont miniaturisées, placées au bout d'un guide que l'on peut approcher tout près de l'organe à observer, elles donnent leur meilleur d'elles-mêmes.
Ces sondes sont introduites dans le vagin. Ca n'est absolument pas douloureux, pour peu que l'on soit délicat lors de son maniement. Elles ne peuvent en aucun cas ouvrir le col ou le léser. Elles dispensent d'avoir une vessie pleine et ça n'est pas négligeable à ce stade de la grossesse, vous ne le savez que trop, mesdames. Ces sondes sont dites endovaginales. Quand on les utilise, du fait des hautes fréquences et de la proximité de l'embryon, on doit limiter la puissance du signal et le temps de l'examen. Il est malgré tout fortement conseillé d'opter pour elles lors des premiers mois. On les appelle sondes endovaginales.
En pratique, il faut pouvoir faire déshabiller la patiente, notamment prévoir des locaux qui s'y prêtent. Pour l'asepsie, la sonde est recouverte d'un doigtier contenant une petite quantité de gel écho. Le doigtier est beaucoup mieux accepté que le préservatif, forcément porteur de connotations sexuelles. On s'abstient d'utiliser du gel écho au bout du doigtier, il irrite les muqueuses. Il est avantageusement remplacé par un lubrifiant vaginal en très petite quantité.
Cette échographie présente à mon sens de nombreux avantages hormis celui de satisfaire l'impatience de la maman.
En effet, une des principales causes de mortalité chez la femme jeune résulte des complications d'une grossesse qui ne se serait pas installée au bon endroit.
Quand l'œuf se forme, il est dans la cavité péritonéale, dans le ventre, aux côtés des intestins et des ovaires. Il est recapté par une des trompes et aspiré en quelque sorte vers la matrice. Là quelque chose le pousse à se poser sur ce velours qui tapisse la cavité. Si les trompes ne savent pas le capter ou si un obstacle l'arrête dans sa progression, il ne parvient pas jusqu'à l'utérus et fait son nid dans la cavité abdominale ou dans la trompe. Ces tissus là n'ont pas la capacité de le nourrir longtemps. L'endroit n'est pas non plus prévu pour se distendre assez. Il en résulte un saignement interne avec de gros risques pour la patiente. C'est là le danger de la grossesse extra-utérine. C'est pour cette raison qu'elle obsède littéralement l'obstétricien.
En quoi cette première échographie peut-elle aider ? Quand un saignement vaginal survient au cours des premières semaines de grossesse, cela peut ne pas porter à conséquence, mais cela peut aussi être le signe que la grossesse s'est arrêtée. Vous faîtes à ce moment là une échographie. Si dans l'utérus, vous voyez nettement les restes d'un œuf, c'est une fausse couche. C'est regrettable, mais cela ne met pas en cause la santé de la patiente. Si l'œuf a été en partie éliminé, s'il s'est dissous ou s'il est situé ailleurs, en extra utérin, il arrive que les images ne vous permettent pas de distinguer entre ces trois hypothèses. Imaginez que vous avez une échographie précédente, celle de 6-7 semaines. Vous savez déjà si la grossesse était ou non située dans l'utérus.
Vous évitez donc l'incertitude et les interventions inutiles pour suspicion de grossesse extra-utérine.
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