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Ces films qui nous ont bouleversé

Après notre article sur les thrillers à voir au moins une fois dans sa vie, nous nous intéressons aujourd’hui à un autre type de cinéma : celui qui nous bouleverse et nous trouble. Le cinéma foisonne de films en tout genre : il y en a pour tous les goûts, mais il faut dire que certains se démarquent. Qu'il s'agisse de sujets tabous dont personne ne veut parler ou bien d'une vision très inédite de certains thèmes bateau et redondants, ces films là nous marquent, allez savoir pourquoi. Nous mettons aujourd’hui la lumière sur 5 films qui vont au-delà de leur sujet et qui resteront gravés dans nos têtes de part leur originalité et la puissance de leur histoire.


Battle Royale, Finji Fukasaku (2001)

Mr Kinato est professeur au collège Shiroiwa et plus précisément de la classe des 3ème B, des délinquants violents et irrespectueux qui se moquent de tout. Se répandant de plus en plus dans le pays, la violence des jeunes exaspère les adultes. Pour leur donner une leçon, le professeur Kinato avec l’accord des parents et sous encadrement militaire, emmène toute la classe sur une île déserte pour jouer à un jeu : Battle Royale.  Les règles sont simples, les jeunes vont devoir s’entretuer jusqu’à ne laisser qu’un seul survivant qui pourra rentrer chez lui. Pour les obliger à jouer le jeu, ils sont munis d’armes ainsi que d’un collier électronique qui explosera  en cas de fuite. Ils n’ont donc pas le choix.


Pourquoi ce film nous bouleverse ?

Dans le cinéma, il est vrai que les  japonais ont tendance à pousser toujours plus loin les limites du rationnel et du raisonnable et ce peu importe le genre de films. Trash, gore, histoires improbables, ils sont  doués pour nous dépayser et nous sortir de notre train train cinématographique habituel. Battle Royal n’échappe pas à la tradition, mais son histoire reste effroyablement plausible. On pourrait presque se demander si ce genre de pratique n’existe pas quelque part dans le monde, loin des médias et sans aucun témoin. De plus Battle Royal met en avant la violence qui peut émaner d’une personne à peu près normale et ce même si son tempérament tend à la délinquance. On peut voir que certains adolescents nous montrent toute la cruauté et le sadisme donc ils peuvent faire preuve, sentiments restés jusqu’alors enfouis au plus profond d’eux même. Difficile de se mettre à leur place mais dans cette situation une question nous vient : l’instinct de survie est-il plus fort que la morale ?



La ligne verte, Frank Darabont (1999)


Paul Edgecomb  est gardien-chef dans un pénitencier pour les condamnés à la peine capitale. En charge du couloir de la mort, communément appelé La ligne verte, il veille au bien-être des prisonniers avant leur exécution. Il fait alors la connaissance de John Coffey, un condamné titanesque et peu ordinaire, accusé du viol et du meurtre de deux petites filles.  Découvrant chez lui un tempérament apeuré, doux et timide, le gardien-chef va réaliser que le colosse est doté de dons surnaturels et va très rapidement tisser avec lui des liens d’affection.

Pourquoi ce film nous bouleverse ?


Si on fait abstraction de la tournure fantastique que prend le film, qui soit dit en passant n’enlève rien à la puissance de l’histoire, la Ligne Verte est un très très beau film. La façon dont le sujet est traité est très intéressante car on ne s’intéresse pas au passé des condamnés ni au pourquoi ils sont là, mais aux liens qui se créent entre les gardiens et eux. On s’attache à ces personnages qui n’ont pas l’air foncièrement méchants et ce même s’ils ont commis l’irréparable. Ce film transpire toute l’humanité dont nous pouvons faire preuve, en nous désintéressant de l’acte en lui-même et en nous concentrant sur l’humain et le pardon. De plus, le film tente également de nous montrer, que les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit et que le bien et le mal se confondent.


Attention, ce film fait pleurer, beaucoup.
 


Requiem for a Dream, Darren Aronofsky (2001)



Harry Goldfarb  est un toxicomane avancé.  Avec sa petite amie et son meilleur ami, ils fuient le monde réel et les problèmes de la vie en passant leurs journées dans la drogue et les seringues. En parallèle, la mère d’Harry, Sara Goldfarb souffre elle aussi d’une addiction : la télévision et passe nuits et jours à regarder son émission préférée en boucle. Persuadée d’être la prochaine grande vedette de la télé, elle commence un régime drastique et ne pense plus qu’à cela.


Pourquoi ce film nous bouleverse ?


Au-delà des scènes profondément choquantes que ce film nous offre, l’histoire est prenante et d’une tristesse infinie. On assiste impuissants àl’autodestruction de personnages attachants, qui tentent de combler un manque existentiel en se créant une réalité à part, un monde parfait à travers des addictions sévères. Ce film est clairement une critique de notre société actuelle, qui semble tout nous offrir mais en prenant beaucoup, entraînant avec elle les esprits les plus fragiles et influençables, en les poussant  à dépasser leurs limites. Elle nous impose une réalité de série B dans laquelle nous devons nous faire une place et en adopter les codes.  Ce film nous montre également que personne n’est à l’abri d’une addiction car celle-ci est partout, même là où on ne s’y attend pas, et que les dégâts peuvent êtreconsidérables, peu importe sa nature.


Elles, Malgorzata Szumowska (2012)

Anne est une journaliste qui travaille pour un célèbre magazine féminin français. Elle mène une enquête sur la prostitution des étudiantes à Paris et va rencontrer deux d’entre elles pour les interviewer et recueillir leurs témoignages. Elle va être bouleversée par ces révélations qui vont littéralement changer son point de vue et sa vie.


Pourquoi ce film nous bouleverse ?

Ce film parle d’un sujet très tabou qu’est la prostitution des étudiantes pour arrondir leurs fins de mois et on ne peut qu’avoir un œil très négatif là-dessus. C’était le cas de cette journaliste au début du film, bien décidée à pondre un article moralisateur et à pointer du doigt ses jeunes inconscientes.


Loin de là l’idée d’encenser la prostitution en règle générale, de taire ou encore d’exclure la dangerosité de cette activité, mais la façon dont le film traite le sujet est très intéressante. Sont davantage mis en avant les notions de liberté sexuelle et de rapports humains, que la notion de danger que risquent les protagonistes. Nous sommes face à des jeunes femmes très conscientes de leurs actes et qui, avec le sourire et une certaine nostalgie, racontent leurs expériences. On découvre alors un pan totalement différent de la prostitution dans lequel des liens se tissent entre les femmes et la clientèle où règnent tendresse, confiance et respect mutuel. Ce film est bien évidemment à mettre au conditionnel, car le plus vieux métier du monde n’offre pas que des réjouissances. Cependant, le choix d’offrir une vision beaucoup plus légère et positive du sujet est inédit et positionne la prostitution comme un choix et non un métier par défaut.


Ne vous retournez pas, Nicolas Roeg (1974)

 
Suite à la noyade de leur petite fille, les Baxter décident de partir à Venise pour se changer les idées. Architecte de métier, le père décroche un emploi auprès d’un prêtre pour rénover une église. Les deux époux essayent tant bien que mal de se reconstruire jusqu’à leur rencontre avec une voyante qui leur annonce que leur petite fille est bel et bien vivante. En parallèle, plusieurs hommes sont retrouvés égorgés à Venise, où un tueur en série semble sévir.

Pourquoi ce film nous bouleverse ?


Ne vous retournez pas est un film particulièrement émouvant de part son sujet et la manière de l’aborder. La perte d’un enfant n’est jamais facile à vivre et se reconstruire demande du temps. De plus, ce film est truffé de symboles qui jouent un rôle significatif dans la compréhension de l’histoire et la transmission des émotions. A la fois angoissant et organique, il pointe du doigt et dénonce le mauvais côté de l’espoir, ce sentiment pourtant si noble, qui au lieu de nous pousser à avancer, se nourrit de notre temps et de notre énergie,  pour nous confiner dans un état catatonique.

Encore une fois, cette liste n’est pas exhaustive puisque de nombreux films nous ont marqué et d’autres nous marqueront encore. Nous restons donc à l’affut des prochaines sorties pour un futur billet et encore plus de bouleversement.


Alors, lequel vous a le plus marqué ?
 
Le 28/08/2017

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