Candidoses
L'équilibre de la flore vaginale est à la base de sa propension a se défendre et éviter les infections.
Lorsqu'une patiente souffre d'une candidose vaginale, il faut pouvoir la calmer et la traiter mais on ne doit pas perdre de vue que ce même traitement va désorganiser encore plus son écosystème.
Imaginez qu'une banlieue pose quelques problèmes de délinquance. Imaginez qu'il vienne à l'idée d'un préfet de vider le quartier de tous ces habitants pour éliminer les problèmes. S'il ne réinstalle pas immédiatement des familles normales, tout le quartier deviendra un immense squat, peuplé de personnages certainement encore plus dangereux que ceux responsables des premiers troubles. Il en va de même dans le vagin.
Le traitemement
Devant l'urgence et en cas de troubles importants :
Pour calmer et soulager rapidement, on préconise l'usage d'une solution vaginale contenue dans une poire souple pourvue d'un embout. On conseille donc une irrigation vaginale en début de traitement et une autre à la fin. Cette initiative ne traite pas la cause.
La suite de la prise en charge dépend des symptômes et de leur importance.
Les signes présents lors d'une candidose sont plus ou moins bruyants.
A la base il y a les démangeaisons vulvaires, survenant plutôt le soir, accompagnées des pertes épaisses, type lait caillé. Les rapports sont douloureux et entraînent une sensation de brûlure.
Le partenaire a parfois l'impression d'avoir les chairs de la verge à vif. Il a des petits reliefs rouge sur le gland. Quand il le frotte avec le pouce, il en décolle une fine pellicule blanchâtre.
Si le traitement n'est pas institué rapidement ou s'il s'agit de récidive, cela prend une autre allure, limitée à la vulve ou accompagnée de pertes plus liquides, de couleur jaune ou verte, signant la présence d'autres germes. C'est le poly-microbisme.
Un tableau franc nécessite un traitement par ovule de type imidazolés. C'est le médecin qui devra l'instituer car il va s'aider d'un petit test fait à son cabinet. Il va vérifier que le ph des pertes est franchement acide, 3-4. viter ceux que l'on délivre sans ordonnance à la pharmacie.
Si les symptômes ne sont pas franchement en faveur d'une candidose simple, le ph est souvent légèrement supérieur, 5-6. Vous avez besoin du praticien pour le déterminer. Un traitement sera institué, toujours par ses soins, composé un produit associant de la nystatine, constamment efficace et des antibiotiques locaux. Le traitement sera plus long, dix jours minimum. Il ne doit pas être interrompu par la survenue des règles. C'est désagréable mais il faut le poursuivre.
Toujours associer une crème qui sert aussi à traiter le partenaire, même s'il n'a pas de symptômes.
Puis par la suite, toujours réensemencer le vagin avec du bacille de Doderlein, le gendarme du vagin. Conseiller une crème relipidémiante pour la vulve, l'instituer comme une "crème de jour". Elle réparera les micro-traumatismes supportés par la vulve et portes d'entrée des candida.
Ne jamais utiliser d'alcalinisant du milieu vaginal, c'est une fausse bonne idée.
Votre médecin entamera la recherche de la cause par la suite. Dès la première infestation si la patiente a eu un partenaire nouveau récemment et en cas de récidives.
Comment les éviter.
Dans les habitudes et donc à proscrire, les pratiques inappropriées d'hygiène intime produits alcalinisants, irrigations aux antiseptiques, les moeurs sexuelles pouvant ensemencer le vagin avec des candida présents normalement dans les selles. On évitera de même après la selle, de s'essuyer d'arrière en avant.
D'un point de vue infectieux, rechercher par exemple les mycoplasmes ou les oxyures.
Prescrire des oligosols or cuivre argent, ça ne fait pas de mal et la pratique montre que ça aide souvent.
Au total, savoir patienter, éviter d'essayer d'obtenir la stérilisation du milieu vaginal, par l'hygiène ou les ovules et surtout s'abstenir de toute auto-médication, médicamenteuse, traditionnelle ou du type un médecin a dit ça à une voisine .
Voilà un sujet de pratique quotidienne qui mérite d'être pris au sérieux au même titre que des pathologies plus graves.
Le 19/05/2003
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