Test O'sullivan
Explications
Il est destiné à mettre à l'épreuve les mécanismes de régulation du glucose sanguin maternel.
Le test s'effectue, en cours de grossesse, à partir de 24 semaines d'aménorrhée.
Logiquement, il ne faut pas trop attendre pour le faire, parce que, s'il faut instaurer des précautions alimentaires, autant le faire pas trop tard dans la grossesse.
Je fais ingérer 50 grammes de glucose et doser la glycémie, dans le sang, une heure après. Il est souhaitable que la patiente observe le repos lors de ce délai. Personnellement, je ne réclame pas de la patiente qu'elle soit à jeun avant l'ingestion du sucre. Elle doit pas, par contre, être trop près d'un repas.
Nombre de confrères opèrent différemment. Ils font prendre 75 g et le dosage se fait 2 heures après.
Je ne procède pas de la sorte parce que j'ai eu trop de patientes qui ne parvenaient pas à avaler les 75 g, qui le vomissaient. De plus, se présenter à jeun, passer 2 heures au laboratoire, à 24 sa, lors qu'on est sensée être toujours en activité... Ça ne passait pas dans ma patientèle.
La glycémie, après charge, ne doit pas excéder 1,40 g/l.
Dans mon expérience, il serait souhaitable qu'elle ne dépasse pas 1,30 g/l.
Au delà, l'auto-surveillance que j'instaure montre une fois sur deux que la glycémie post-prandiale est nettement au dessus de 1,20 g/l.
Près de 5% des femmes enceintes sont hors des limites retenues.
Principe du test
La maman partage son glucose avec Bébé.
Quand elle en a trop, elle lui en donne trop. Lui, Bébé, il n'est pas diabétique, alors il stocke, il fait des graisses. Ces graisses vont s'accumuler principalement sous la peau, mais pas seulement. Elle peuvent se retrouver dans des endroits où c'est beaucoup plus embêtant, comme les cloisons du coeur. Cet organe, il bat en permanence. Vous croyez que ça l'arrange d'avoir des parois alourdies par les graisses?
Quand elle n'en a pas assez, du glucose, elle partage pareillement et elle lui en donne peu. Or, le cerveau adulte, et a fortiori celui de Bébé, a besoin en permanence de glucose. Quand il n'en a pas, il ne sait pas utiliser l'oxygène et les cellules cérébrales souffrent.
En cas de résultat anormal
Certaines équipes prescrivent une exploration plus poussée, 100 grammes, pris à jeun, 4 prises de sang, avant, à une heure, deux heures et trois heures et n'entament de surveillance que si cette dernière exploration est anormale.
D'autres, c'est mon cas, proposent d'emblée une surveillance. Elle consiste à présenter la patiente à une diététicienne, qui fait une enquête alimentaire et conseille un régime adapté. Ils confient aussi un appareil qui permet de contrôler sur une goutte de sang recueillie par la patiente elle même, la glycémie avant et après les repas. Les patientes sont invitées, selon la gravité du trouble, à se présenter tous les 15 jours en hôpital de jour pour mise au point, surveillance obstétricale et échographique.
Selon l'évolution, il peut être nécessaire de recourir à des injections d'insuline.
Le 17/05/2003
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